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La nudité paradoxale comme alternative à l'obfuscation

Par Olivier Auber

(article en cours de rédaction, commentaires bienvenus)

L'obfuscation (la superposition de signes dans le but de masquer d'autres signes) transpose à l'ère numérique des techniques anciennes de propagande que sont la confusion volontaire, l'imprécision intentionnelle, le siphonage et le glissement sémantiques, etc. , toutes sortes de joyeusetés manipulées couramment par les petits et grands pouvoirs politiques et économiques pour se cacher derrière des rideaux de fumée.

Quand Nicolas Sarkozy, dans son discours de Montpellier le 3 mai 2007 (1) dit, d'une part: "La France, c'est la Liberté d'expression", et deux lignes plus loin: "[…] nul ne peut prétendre vivre en France sans […] parler le Français", personne ne relève rien. Quand l'opérateur de télécommunication Orange, par l'intermédiaire de son agence TBWA, dépose la marque "OPEN" (2), qui dès lors n'est plus si "open" que ça, personne ne bronche. Quand à propos du Web 2.0, on parle à tort et à travers de "réseaux sociaux" alors qu'il ne s'agit que de "sites" tout ce qu'il y a de plus fermés, rares sont ceux qui demandent une correction de vocabulaire. Au contraire, les sondeurs, les commentateurs, les actionnaires et les investisseurs spéculent sur le succès de ces tours de passe-passe. L'important est que cela fasse illusion.

Alors l'homme devant son écran est-il condamné à surfer de bouillie verbale en imposture? Ne trouvera-t-il pas d'autre parade au derrick qu'on voudrait lui planter dans la tête, que d'opter lui-même pour la tactique d'obfuscation des compagnies de forage sémantique? Ce serait à coup sûr la fin de toute espèce de réalité, le début de la plus totale déréliction.

Non, la bonne parade n'est pas celle-là. On ne lutte pas contre l'opacité par l'obscurcissement. Au contraire, c'est dans une forme de nudité paradoxale (3) qu'il faut rechercher la voie, et aussi par un travail collectif sur le sens des mots.

Un exemple?

Puisque l'on parle beaucoup d' "identité numérique", parlons d' OpenID, ou plutôt de la marque déposée OpenID.

A t'on remarqué à quelle vitesse les majors de l'Internet se sont ralliées à son standard et ont sauté dans le conseil d'administration de la fondation US? Qui a vu que cette même fondation demande à tous ceux qui détiennent une part de sa propriété intellectuelle ou des marques afférentes dans tous les pays de bien vouloir les lui reverser? Bref, notre « identité numérique », réputée ouverte et distribuée sera-t-elle régie demain par une Trade Mark (OpenID TM) et par des processus centralisés de type capitalistique? Il n'y a pas ici de procès d'intention, simplement l'indication d'un combat à mener par tous. Comme de nombreux mots, concepts ou notions d'intérêt général, OpenID doit rester le fait de ses utilisateurs. C'est ce que propose le concept juridique de "marque collective" qui existe dans le Droit français et dans celui d'autres pays. OpenID doit probablement devenir une "Collective Mark" (4): OpenID CM pour se donner les moyens de sa propre défense.

(texte publié initialement comme un commentaire de l'article "Mésinformations personnelles", Daniel Kapkan, InternetActu 19 fév. 2008 : http://tinyurl.com/yow8ce)

1 - Discours de Montpellier, 3 mai 2007: http://tinyurl.com/3752uc
2 - OPEN : INPI 3405730
3 - Cf. le "Club des naturistes numériques" né sur Facebook: http://tinyurl.com/38mher
4 - Un travail de recherche sur les traductions internationales de la notion de "Collective Mark" est en cours dans le cadre de la P2Pfoundation.

 

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